Communiquer sans se vendre : une autre manière d’être fidèle à sa mission
Communiquer sans se trahir
Il y a une scène que j’ai vue des dizaines de fois ces dernières années.
Une réunion d’équipe dans une association. Des visages fatigués, passionnés, habités par ce qu’ils font. Et puis cette phrase, toujours la même, qui tombe au détour d’un silence gêné :
“Il faudrait qu’on travaille notre com’, non ? On est à la ramasse par rapport aux autres.”
Sous-entendu : notre logo date, notre site est trop sobre, on n’a pas assez de likes, pas assez de vidéos bien montées. Il faut qu’on se vende mieux.
Et là, je me demande : pourquoi faudrait-il se vendre pour exister ?
Pourquoi ce sentiment d’être invisibles si l’on ne se transforme pas en marque ?
La réponse n’est pas technique. Elle est politique, culturelle, presque intime. C’est une question de fidélité. À ce qu’on est. À ce qu’on défend. À ce qu’on refuse.
Quand les associations parlent comme des entreprises
On vit dans un monde saturé de discours.
Des slogans, des marques personnelles, des vidéos virales, des newsletters optimisées pour “l’engagement”. Même les cafés de quartier ont une stratégie de contenu. Alors oui, les associations — comme tout le monde — finissent par se dire qu’il faut suivre le mouvement.
On commence par refaire son logo, puis on adopte une charte graphique “pro”, puis on se met à parler de “cibles”, de “funnel de conversion”, de “reach”, de “branding”. C’est subtil, presque imperceptible. Mais à un moment, la manière de dire prend le dessus sur ce qu’on voulait dire.
On se met à “communiquer comme les pros”. Et sans s’en rendre compte, on devient ce qu’on imite.
“Les personnes deviennent des cibles ou des personas… le dissensus est réduit.”
C’est ça le drame silencieux. On perd le conflit fécond, l’ambiguïté, le doute. On perd le politique. On devient “sympa”, “moderne”, “engageant”… mais l’essentiel s’efface.
Ce que cela coûte vraiment : sens, confiance, sincérité
Le marketing n’est pas mauvais en soi. Il est juste fait pour vendre. Et vendre, ce n’est pas ce que font les associations.
Quand une association parle comme une startup, elle finit par raconter une histoire qui n’est plus la sienne. Une version édulcorée, arrondie, adaptée aux “formats courts”. Et très vite, ce qu’on perd, ce n’est pas juste du sens. C’est la confiance.
Les publics ne sont pas dupes. Ils sentent quand le message sonne faux, quand on parle plus à l’algorithme qu’aux gens. Et surtout, à force de devoir “performer”, on finit par épuiser ceux qui sont censés porter cette parole.
On ne le dit pas assez : mal communiquer, c’est s’abîmer.
On se retrouve à produire du contenu au lieu de produire du lien. À publier parce qu’il faut, pas parce qu’on a quelque chose à dire. Et au bout d’un moment, on ne sait même plus pourquoi on communique.
Une autre voie est possible : la communication solidaire
Alors, faut-il renoncer à communiquer ? Non. Mais il faut changer de paradigme.
C’est là qu’entre en scène une autre manière de faire : la communication solidaire.
Ce n’est pas un concept flou, c’est une pratique très concrète. C’est refuser de parler sur les gens, pour parler avec eux. C’est choisir des mots vrais, même s’ils sont imparfaits. C’est montrer ce qui est difficile, sans en faire un storytelling de guerre.
La communication solidaire, c’est celle qui crée du commun. Qui relie. Qui écoute autant qu’elle parle.
Ce n’est pas un flyer beau. C’est un message juste.
Ce n’est pas une campagne virale. C’est une parole qui circule et qui reste.
Et surtout : ce n’est pas une négation des outils numériques. C’est une manière différente de s’en servir.
Fidélité à la mission : parler comme on agit
Communiquer, pour une association, ce n’est pas une opération périphérique. C’est une forme d’action. C’est une manière de se rendre visible dans l’espace public. Et donc, c’est un acte politique.
Parler comme on agit, c’est retrouver de la cohérence. C’est arrêter de faire semblant. Et dans un monde saturé de discours formatés, cette sincérité est plus puissante que n’importe quelle stratégie.
Parce que ce qu’on appelle aujourd’hui “communication” est souvent une machine à distance. Elle met un filtre entre ceux qui font, et ceux à qui on parle.
En choisissant de rester aligné, on fait exactement l’inverse : on rapproche.
Xaiahub : un espace pour les associations qui veulent faire autrement
C’est pour accompagner ce choix que Xaiahub existe.
Pas comme une énième plateforme de “solutions digitales pour l’impact social”. Mais comme un lieu de respiration, un espace sûr, où l’on peut apprendre à dire sans trahir.
Xaiahub, c’est :
- des outils pensés pour le terrain, pas pour les KPI ;
- des cours accessibles, animés par celles et ceux qui connaissent les réalités du monde associatif ;
- des guides clairs, qui montrent comment communiquer autrement sans renoncer à la qualité.
Et surtout : c’est une communauté. Une communauté qui dit qu’il est possible de faire autrement. Qui refuse les logiques marchandes sans tomber dans l’isolement. Qui croit à la puissance de la sincérité.
Conclusion : Et si la vraie stratégie, c’était la sincérité ?
On nous a appris à penser en termes de stratégie. De retour sur investissement. D’attention à capter.
Mais parfois, la meilleure stratégie, c’est de ne pas en avoir. De parler avec ses mots. De dire ce qu’on vit, sans mise en scène.
Et là, quelque chose se passe. On attire autrement. On touche différemment. On bâtit des ponts.
Alors, si vous en avez assez de faire semblant, de vous battre avec des outils qui ne vous ressemblent pas, sachez ceci :
Vous n’êtes pas seuls.
Il existe un autre chemin.
Il commence ici, avec Xaiahub.
Rejoignez un espace où l’on peut respirer, créer, et rester fidèle à ce qui compte.
Parce que parfois, ne pas se vendre, c’est la meilleure façon d’être entendu.
